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Les valeurs des jeunes à l’égard de l’écologie

29 juin 2022

Les valeurs des jeunes à l’égard de l’écologie
Master Management Interculturel (ISIT en partenariat avec l’Observatoire des Valeurs et le CAUE de l’Essonne)

Vous trouverez en cliquant sur les liens ci-dessous l’étude menée en 2021-2022 par cinq élèves de l’ISIT-Paris du Master Management Interculturel en partenariat avec l’Observatoire des Valeurs et le CAUE de l’Essonne. Cette enquête auprès de 600 jeunes étudiants analyse les valeurs des jeunes à l’égard de l’écologie. Dans un contexte de réchauffement climatique médiatisé, d’éco-anxiété et de prise de parole par les jeunes générations, l’étude voulait comparer les valeurs que les jeunes associent à l’écologie et les actions qu’ils mènent dans ce sens. Y a-t-il un lien entre valeurs et habitudes ? Quels mots les jeunes mettent-ils sur l’écologie ? Le but de l’étude était également de déterminer comment les jeunes se projettent dans le futur et l’avenir qu’ils conçoivent. Comment leur vision se traduit-elle en action ?

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De l’université à l’emploi… et les valeurs dans tout ça ?

27 septembre 2022

Selon le code de l’éducation, l’une des six missions de l’université [1] est « l’orientation, la promotion sociale et l’insertion professionnelle ». Par construction, cette mission est particulièrement ardue, d’autant que s’expriment aujourd’hui avec de plus en plus de retentissement des questionnements sur le sens de l’engagement de la jeunesse vers l’emploi. Un fossé semble se creuser de plus en plus entre la jeunesse, qui acquiert des compétences, et le monde de l’emploi. En interrogeant certains personnels des SCUIO-IP [2], le Guide des ressources emploi [3] avec l’Observatoire des Valeurs [4] se sont posés cette question : « Et les valeurs dans tout ça ? ».

Ce n’est pas nouveau mais, de l’avis général, plus encore aujourd’hui qu’hier, les étudiants vivent et expriment leurs désaccords ou leurs inquiétudes face à ce que la société est prête à leur offrir. Le mot clé « valeur » est de plus en plus présent. Dans la relation entre le futur actif et l’entreprise, entre les attentes individuelles et professionnelles et ce qui est offert, il y a un besoin fort d’alignement des systèmes de valeurs. Certains parlent de phénomène temporaire, d’engouement existentiel ou de peurs circonstancielles, d’autres de problèmes de « riches » ; il s’agit en fait d’une lame de fond qui a déjà produit des effets tangibles dans certaines entreprises lesquelles redoublent d’effort pour attirer les talents – et les garder. Ce n’est vraisemblablement qu’un début…

Le buzz

Tout dernièrement, une série de vidéos a circulé sur plusieurs réseaux sociaux. L’une d’elles a déclenché un buzz important, il s’agit de celle des huit étudiants d’AgroParisTech appelant à « bifurquer [5] » lors de la remise de diplômes de fin d’études. On y voit des graduates d’une grande école refuser les missions pour lesquelles ils ont été formés, les voies qui leurs étaient offertes sur le marché de l’emploi car celles-ci seraient selon eux destructrices pour l’environnement et en contradiction avec leurs préoccupations fondamentales, avec leurs valeurs… Quel gâchis diront les uns, quel courage diront les autres, les deux auront sans doute raison et chacun pourra se poser la question du comblement de cette faille entre un avenir promis et un futur souhaité. Ce même appel a été repris et complété par les étudiants de l’ENSAT quelques semaines plus tard [6].

Cette vidéo virale n’est ni la première ni la dernière qui voit s’exprimer des jeunes de l’enseignement supérieur au sujet du monde de l’emploi mais elle est sans doute la plus radicale. Il est important de noter que le schéma proposé des événements de remises de diplôme inspire. Certaines interventions sont plutôt exemplaires, notamment celle inspirée d’un élève de Centrale Caen en 2018 [7] ou celle, plus dans l’engagement, à HEC en juin 2022 [8]. On peut ajouter aussi celle, sans doute par trop théâtralisée, des X promo 2016 [9]. Chacune de ces adresses invite étudiants, entreprises et professeurs à interroger leur position face à la crise écologique et plus largement au monde en transition. Les étudiants n’ont pas attendu la fin de leur cursus pour agir. Il suffit pour cela de noter la nature des engagements associatifs, voire les orientations prises dans leur cursus [10]. La liste des élèves du supérieur qui expriment le décalage existant entre aspiration et vision du monde est longue.

Si la presse et les réseaux sociaux s’intéressent principalement aux positions des étudiants des Grandes écoles, c’est tout l’enseignement supérieur qui est concerné par ce phénomène. Ainsi, l’université est peut-être moins entendue ou moins relayée, mais le mouvement est le même, plus sourd, sans doute plus intense.

Dans toutes les interventions ou les écrits jaillit une question centrale, celle de l’alignement des systèmes de valeurs personnelles ou collectives des étudiants avec ce que propose le monde du travail…

Interroger les SCUIO-IP des universités

L’enseignement supérieur permet aux étudiants d’acquérir, entre autres, des compétences qui seront utiles et même nécessaires à la société. Chaque année, le marché de l’emploi accueille de nouveaux entrants issus de cet enseignement supérieur qui, en appliquant leurs savoir-faire et en continuant à en acquérir de nouveaux, contribuent à vitaliser la société. Et c’est entre compétence et emploi que les systèmes de valeurs se trouvent mis à l’épreuve ; c’est entre aspirations et réalités que des fossés se creusent.

Avec quelle ampleur et dans quelle mesure les brèches se forment-elles entre étudiants et emploi ? En nous concentrant sur les universités et par l’angle des SCUIO-IP, nous nous sommes interrogés sur la façon dont elles s’emparaient du sujet.

Selon le code de l’éducation, l’insertion professionnelle fait partie de l’une des 6 missions majeures des universités. Il s’agit de préparer les étudiants à l’emploi. Pour cela, il y a l’enseignement académique mais pas seulement. Elles disposent en effet d’un certain nombre de moyens complémentaires et, en particulier, ceux des Services communs universitaires d’information, d’orientation et d’insertion professionnelle (SCUIO-IP). Ces derniers sont désignés parfois avec d’autres acronymes, avec des objectifs plus ou moins étendus, mais tous sont un instrument majeur de cette mission. Ils sont constitués d’équipes pluridisciplinaires, ils « partagent une même valeur, celle du ”Service public” au service d’un écosystème composé des étudiants, des enseignants, des entreprises, de l’université dans son ensemble… », comme le souligne Cécile L.

Pour répondre à notre question « Et les valeurs dans tout ça ? », c’est tout naturellement vers ces services que nous nous sommes tournés, en choisissant des universités distinctes, tant par les cursus proposés, que par la taille ou encore la situation géographique [11]. Nous avons aussi interrogé la Courroie [12] le réseau des SCUIO-IP en France.

Nous avons choisi de poser quatre questions :

  • Comment les universités apprécient-elles les failles entre aspirations des étudiants et réalités du monde qui leur est proposé ?
  • En accompagnant les étudiants sur le chemin de l’emploi, la question des valeurs est-elle prise en compte ?
  • Quels sont les outils utilisés, qu’ils soient psychométriques, questionnaires en tout genre, jeux de rôle, ateliers, etc. ? Et plus précisément sur les systèmes de valeurs.
  • Que manque-t-il aujourd’hui aux structures comme les SCUIO-IP pour aller plus loin sur ce sujet ? Si d’aventure ils souhaitent aller plus loin…

Des failles ?

Entre aspirations et cursus empruntés et/ou monde de l’emploi, il existe indéniablement des failles [13]. Elles sont appréciées de façons différentes suivant de nombreux facteurs (niveau d’étude, importance de l’apprentissage, engagement associatif, cursus suivi, territoire, etc.). Ces derniers temps, la COP21, les crises sociales, la crise sanitaire et la crise énergétique latente ont eu des influences notables sur l’expression de ces failles et leur amplification. La COP21 a agi comme catalyseur de prise de conscience sur les questions écologiques au sens large du terme. La crise sanitaire a fait prévaloir la question du sens, sur le plan tant personnel que professionnel et sur l’importance des équilibres. Ainsi, se retrouvent dans un même maelström environnement, climat, biodiversité, bien-être, cynisme du monde de la finance, peur du lendemain et, au bout du compte, sens. « Face aux dérèglements du monde, que faire de ma vie ? » [14]

Les SCUIO-IP n’ont pas pour rôle de révéler aux étudiants ces failles mais, comme le précisent respectivement Carole C., Nancy C. ou Nathalie B., il s’agit « d’éclairer et d’accompagner les étudiants pour qu’ils fassent leurs choix », « de les aider à comprendre ce qu’ils sont et ce qu’ils veulent » et « de faire prendre conscience de ce qui est réaliste et de ce qu’ils sont prêts à accepter ». Dit autrement par Sonia Z., il convient de « leur faire prendre conscience de ce qu’ils sont, de ce qu’ils veulent, de ce qui existe, de ce qu’il faut enquêter tout en sachant que le monde de l’entreprise n’est pas parfait ». À cela s’ajoute l’accompagnement des étudiants dans leurs interrogations, dans leurs incertitudes, dans leurs aspirations profondes [15], voire dans leurs craintes du lendemain ou celles de se tromper, qui se traduisent par des décrochages durant leur parcours, des demandes de césure ou de réorientation [16].

Les étudiants sont invités à s’informer sur le monde de l’entreprise, sur la réalité de ses affirmations, et cela au travers des réseaux sociaux, d’outils de référence sur les métiers ou sur les secteurs d’activité [17], d’échanges avec les réseaux d’alumni [18]organisés par les SCUIO-IP ou non…

Cependant, il est un facteur qui agit sur ces failles et  ces incertitudes : l’engagement associatif [19]. Ce dernier est majoritairement orienté vers l’humain pour aider, pour s’entraider, en tutorat ou dans le social par exemple, ou vers l’environnement. Les aspirations se modulent ou s’affirment et les failles se comblent. La quasi-totalité des SCUIO-IP souligne l’importance de cet engagement qui, parfois, se double d’initiatives individuelles, comme celle d’un étudiant en informatique à Toulouse qui a développé une application de mesure du poids énergétique des mails, ou de cet autre qui a développé un réseau social protégé, autonome et indépendant… L’engagement associatif est en tout cas valorisé et encouragé, de même que toute mission de bénévolat avec une valorisation du retour d’expérience.

D’autres facteurs agissent sur ces failles et ces incertitudes et permettent une meilleure préparation au monde du travail, à ses codes, à ses contraintes : les jobs étudiants, l’entrepreunariat [20] et l’apprentissage. Ce dernier est plus développé qu’ailleurs en Alsace et, selon Adrien D., c’est l’un des paramètres qui fait que les décalages des systèmes de valeurs entre l’université et l’entreprise sont atténués plus qu’ailleurs.

La question des valeurs

Dans tous les cas de figure, une question est particulièrement présente, qu’elle soit objective ou sous-jacente, celle des valeurs, des systèmes de valeurs et de leur alignement avec l’engagement, qu’il soit professionnel, associatif ou personnel [20]. Pour chacune des universités interrogées, celle-ci est traitée de façon différente. Ainsi, elle est fortement présente, les étudiants étant questionnés de façon directe ; soit elle est traitée de façon indirecte au travers des outils, mais plutôt survolée ; soit elle est bien identifiée mais pas franchement traitée. Dans tous les cas, les étudiants sont incités à rechercher un équilibre entre ce qu’ils sont, ce qu’ils souhaitent et ce qui est. Comme le précise Virginie G., « s’il n’y a pas d’accord, ça risque de coincer […] on ne peut se mentir à soi-même ». Tant et si bien que dans l’accomplissement de leur cursus, pour le choix des stages, il existe une exigence certaine. Laure J. précise que, si « dans la recherche d’un stage, on conseille de sonder les valeurs de l’entreprise, de vérifier si elles sont en adéquation avec les siennes et, dans tous les cas, de bien travailler ce sujet. », il convient aussi « de décrypter les réseaux sociaux, d’écouter les camarades et les enseignants, de suivre les lectures qui sont conseillées, les enquêtes métiers, les conférences, etc. ».

Un mot revient fréquemment, celui d’« éthique », métavaleur qui propose de s’interroger sur les valeurs morales et les principes moraux. Pour Nathalie B., les étudiants sont incités « à analyser la communication autour de l’éthique, du sens et de la relation ».

S’il est aussi un ensemble de valeurs qui ressort de façon récurrente, c’est celui qui a trait à l’environnement, au développement durable et à la RSE (responsabilité sociétale des entreprises). L’enseignement supérieur s’en est emparé depuis un bon moment et le sujet est instillé dans nombre de cursus universitaires [22], suivant leur nature, sous la forme de modules séparés ou intégrés dans l’enseignement principal [23]. D’ailleurs, le rapport « Sensibiliser et former aux enjeux de la transition écologique et du développement durable dans l’enseignement supérieur » [24], conduit par Jean Jouzel, rappelle que la transition écologique relève des missions de l’enseignement supérieur et doit, si ce n’est pas encore le cas devenir partie intégrante des parcours de formation.

Aligner ses valeurs avec celles des organismes, quels qu’ils soient, est une exigence fondamentale, mais l’alignement ne fait pas tout. Christine M. donne comme exemple typique, des offres en alignement parfait avec la durabilité, l’environnement, etc. qui, dans les territoires, ne sont pas pourvues pour des raisons pratiques (éloignement, pas de télétravail, par exemple).

Quels outils

Curieusement il n’existe pas d’outil standard utilisé dans les SCUIO-IP [25]. Chaque service fait ses choix en fonction de ses objectifs, de ses moyens humains, de son intérêt pour le sujet et de ses capacités budgétaires. Il ne fait pas de doute que la question des valeurs est importante pour tous et que c’est dans le cadre d’accompagnements individuels qu’elle peut être approfondie. S’il s’agit d’un sujet « toujours très présent », selon Cécile L., c’est de façon dérivée qu’elle est généralement abordée, que ce soit en atelier ou lors d’entretiens individuels.

Conséquence de la loi LRU [26] de 2007, il est un mécanisme commun aux universités, le PPE (Projet professionnel de l’étudiant) ou PPP (Projet personnel et professionnel) ou encore Projet d’avenir. Initialement orienté vers les premières années, le PPE, qui a pour objectif d’établir son propre bilan, de faire le point sur sa vie personnelle et professionnelle et de se projeter, a vu son champ d’application s’étendre de la première année au cursus complet menant à la cinquième année. Dans ce cadre, un ensemble de moyens sont mobilisés.

Autre outil que l’on rencontre régulièrement, le PEC [27] ou Portefeuille d’expériences et de compétences, dédié à l’identification, la formalisation et la mobilisation des expériences et des compétences. Au moment des bilans sur les savoir-faire et les savoir-être, la question des valeurs est sommairement présente. On peut ajouter le Questionnaire sur les valeurs professionnelles construit par D.S. Super. En s’intéressant à un nombre limité de valeurs, il permet d’apprécier et d’analyser celles qui influencent les motivations au travail, celles qu’ils incarnent et celles auxquelles ils aspirent. On retrouve également, mais plus rarement, l’outil Hexa 3D orienté RH, publié par les Éditions du Centre de Psychologie appliquée qui se définit comme un outil simple, fiable et efficace pour favoriser l’élaboration d’un projet professionnel. Il convient aussi de citer Freya et Pyxida. Freya est un questionnaire sur les valeurs professionnelles qui, associé à d’autres outils, Marco, Hester et Vasco, est intégré à Jobteaser. Pyxida est une méthode qui permet d’évaluer les systèmes de valeurs et de les associer avec des pistes d’engagements individuels et professionnels.

Enfin, sans compter ce qui est utilisé par les PsyEN (psychologues de l’Éducation nationale) il existe des outils que l’on peut qualifier d’« outils maison », bâtis sur l’expérience. Ainsi Bénédicte M. décrit-elle une méthode en 13 modules relatifs à l’orientation / insertion professionnelle. L’un d’entre eux s’intitule « connaissance de soi » et se décompose en deux temps, un premier axé sur les valeurs, « Atouts », un second axé sur les compétences. Cette méthode fait aussi appel à deux outils : l’un, « Le métier idéal », a pour objectif de définir les conditions à retrouver en fonction de ses valeurs, l’autre, « Ce qui est important pour moi », est inspiré d’outils utilisés en bilan de compétences.

À noter, parmi d’autres outils, le photo-langage qui permet à l’étudiant de s’exprimer autrement qu’avec des mots et les portraits chinois qui permettent l’identification et l’expression de valeurs, l’Ikigai dont l’idée est d’aider à trouver sa raison d’être entre passion, mission, profession et vocation, etc.

Aller plus loin

Dans tous les cas [28], la question des valeurs intéresse les étudiants car, de l’avis général, la traiter peut aussi aider dans les différentes missions des SCUIO-IP. Christine M. souligne qu’« il faut que l’on travaille les valeurs à tous les niveaux ».

Cependant la tâche est ardue. Et, plus que le manque de moyens humains, trois caractères compliquent la tâche des SCUIO-IP : la diversité, le nombre et le temps.

  • La diversité, car les universités accueillent des formations très diverses avec des cursus particulièrement variés. Là où se côtoient des typologies d’étudiants variés, il n’y a pas de traitement, ni de réponse homogène.
  • Le nombre, car une université peut accueillir de quelques milliers à plusieurs dizaines de milliers d’étudiants. Or, les SCUIO-IP ne peuvent s’adresser qu’à une portion réduite d’étudiants même si, dans certains cas, les enseignants, qui n’ont pas nécessairement les compétences ad hoc, peuvent venir suppléer. Avec les outils en place, s’il en est, le travail sur les valeurs a un caractère essentiellement individuel : « Le travail sur les valeurs est difficile en plénière et il demande du temps».
  • Le temps, car pour traiter correctement ce sujet, un échange seul ne suffit pas, « Ce n’est pas avec un seul entretien que ça va changer la donne» insiste Carole C.

On peut dire alors : aller plus loin, oui, mais… en se rappelant qu’un SCUIO-IP est une organisation faite pour assister les étudiants dans leur cursus, les aider à faire leurs choix et les préparer à passer avec sérénité les portes de l’université.

La question des valeurs est toujours là. Faut-il la traiter ? Oui si cela n’est pas fait de façon superficielle car le sujet en vaut la peine. Une réflexion pourrait être construite autour de la mise à disposition de modules faciles à mettre en œuvre, intégrant les particularités territoriales soulignées par Cécile L., sans oublier qu’une formation des équipes serait un plus.

Si la série d’interview a mis en avant les incertitudes et les inconforts des étudiants, elle a aussi montré et confirmé que nombre d’entre eux avaient une conscience forte, si ce n’est de leur propre système de valeur, au moins de leur entendement et de leurs exigences. Cela se traduit dans leurs actions, leurs prises de position et par leurs capacités créatives : « Si je ne trouve pas demain un travail avec lequel je suis en accord, je le crée. » L’enseignement supérieur se mobilise, alors au tour des entreprises de se mobiliser.


Pour aller plus loin, outre les articles et vidéos cités dans l’article :

Dans NovethicRencontre avec la bifurqueuse Cécile Thibault, devenue maraîchère après Sciences Po (8/08/2022)
https://www.novethic.fr/actualite/economie/isr-rse/bifurcation-rencontre-avec-cecile-thibault-devenue-responsable-d-exploitation-maraichere-apres-sciences-po-150948.html?utm_source=Abonnés+Novethic&utm_campaign=8f33e79f5d-EMAIL_CAMPAIGN_2022_08_08_02_26&utm_medium=email&utm_term=0_2876b612e6-8f33e79f5d-171196965

Sur Libération : Remise en cause – Après ceux d’AgroParisTech, les jeunes ingénieurs en agronomie de Toulouse sèment aussi des graines d’écologie (23/06/2022)
https://www.liberation.fr/societe/education/apres-ceux-dagroparistech-les-jeunes-ingenieurs-en-agronomie-de-toulouse-sement-aussi-des-graines-decologie-20220623_VZ2NEFFG6JHM5PG7XFZCRXUMCQ/

Dans Alternatives économiques, un article de Justine Canonne : Écologie : pourquoi les ingénieurs veulent « déserter »(28/06/2022)
https://www.alternatives-economiques.fr/ecologie-ingenieurs-veulent-deserter/00103826?utm_source=emailing&utm_medium=email&utm_campaign=hebdo&utm_content=03072022

Dans Reporterre : Lola Keraron : « À 24 ans, j’ai déserté AgroParisTech » (16/08/2022)
https://reporterre.net/Lola-Keraron-A-24-ans-j-ai-deserte-AgroParisTech

Dans NovethicQuand les étudiants des grandes écoles sélectionnent leurs employeurs en fonction de leur politique climatique(12/03/2022)
https://www.novethic.fr/actualite/economie/isr-rse/bifurcation-rencontre-avec-cecile-thibault-devenue-responsable-d-exploitation-maraichere-apres-sciences-po-150948.html?utm_source=Abonnés+Novethic&utm_campaign=8f33e79f5d-EMAIL_CAMPAIGN_2022_08_08_02_26&utm_medium=email&utm_term=0_2876b612e6-8f33e79f5d-171196965

Sur Les Échos Start : Transition écologique : le réveil des écoles et des universités a-t-il enfin eu lieu ? (24/10/2021)
https://start.lesechos.fr/apprendre/universites-ecoles/impact-les-ecoles-et-les-universites-peuvent-elles-changer-le-monde-1357900


Remerciements

Merci à Adrien D., Anne D., Bénédicte M., Carole C., Cécile L., Christine M., Jenny C., Laure J., Myriam E., Nancy C., Nathalie B., Noël P., Sonia Z., Virginie G., Virginie R. et quelques autres membres de SCUIO-IP qui ont bien voulu nous accorder du temps en répondant à nos sollicitations. Nos entretiens ont souvent abordé la question des valeurs mais aussi celles de la formation, des tendances, de l’emploi… Aussi, beaucoup de ce qui a été évoqué ne se retrouve pas nécessairement dans cet article qui, sans doute, devra être complété ultérieurement.


[1] Code de l’éducation. / Chapitre III : Objectifs et missions de l’enseignement supérieur. (Articles L123-1 à L123-9) / Article L123-3 du Code de l’éducation / Modifié par LOI n°2013-660 du 22 juillet 2013 – art. 7 / https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000027747739

[2] Service commun universitaire d’information, d’orientation et d’insertion professionnelle des universités (Scuio-IP) dont la mission est d’aider les étudiants, tout au long de leur parcours à l’université, pour définir un projet de formation et d’insertion, rechercher des informations sur les diplômes, les métiers, les entreprises, le marché de l’emploi. Voir https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/fr/orientation-les-lieux-d-information-46466

[3] https://guidedesressourcesemploi.fr/

[4] http://www.observatoiredesvaleurs.org

[5] https://www.youtube.com/watch?v=SUOVOC2Kd50

[6] https://www.youtube.com/watch?v=lmgIpum4QOc

[7] https://www.youtube.com/watch?v=3LvTgiWSAAE

[8] https://www.youtube.com/watch?v=BY7zclxtOLU

[9] https://www.youtube.com/watch?v=0DkVf39KxSM

[10] Voir l’article du Monde de mai 2022 évoquant les étudiants de l’ENS engagés pour une recherche impliquée, davantage connectée à la société https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/05/11/alignons-notre-pratique-scientifique-sur-les-enjeux-imperieux-de-ce-siecle_6125674_1650684.html

[11] Il s’agit des SCUIO-IP de 8 universités, Angers, Cergy, Haute-Alsace, Sorbonne Université, Toulouse 3 Paul Sabatier et deux autres restées anonymes sur d’autres territoires.

[12] COnférence Universitaire en Réseau des Responsables de l’Orientation et de l’Insertion professionnelle des Étudiants.

[13] Première question : Comment les universités apprécient les failles entre aspirations des étudiants et réalités du monde qui leur est proposé ?

[14] https://www.lepoint.fr/societe/nos-metiers-sont-destructeurs-quand-les-diplomes-s-insurgent-19-05-2022-2476376_23.php

[15] L’exemple est donné d’une jeune femme engagée selon son modèle familial et sociétal dans des études de médecine mais dont l’appétence était la boulangerie-pâtisserie… Elle est devenue plus tard meilleure ouvrière de France !

[16] À noter Rebond’Sup à Angers qui est un dispositif permettant d’optimiser la réorientation en travaillant sur plusieurs niveaux dont notamment celui de mieux se connaître et de retrouver confiance et motivation.

[17] Ces outils sont très divers et outre ce qui est proposé par les corps consulaires (CCI, régions…), il y a les outils proposés par Pôle emploi, l’Onisep, le CIDJ, la fondation JAE, des sites comme Welcome to the Jungle ou encore le Guide des ressources emploi (GdRE).

[18] À noter que, contre toute attente, toutes les universités n’ont pas de réseaux d’alumni, c’est le cas à l’uha !

[19] La crise sanitaire a eu un effet double sur l’engagement et l’activité associative. Dans un premier temps, celle-ci ayant été presque totalement suspendue, ses fondements ont été réinterrogés. Dans un deuxième temps, si elle a eu dans certains cas du mal à se relancer en se renouvelant, elle s’est consolidée et notamment sur les valeurs qui l’animent.

[20] À noter le réseau Pépite (https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/fr/pepite-51454) qui a notamment pour objectif d’accompagner les jeunes de l’enseignement supérieur à concrétiser leurs projets de création d’entreprise.

[21] Deuxième question : En accompagnant les étudiants sur le chemin de l’emploi, est-ce que la question des valeurs est prise en compte ?

[22] L’Université de Montpellier est 3e au classement de Shanghai sur la question de l’écologie. Voir https://www.shanghairanking.com/rankings/gras/2021/RS0106

[23] Certaines universités ont mis en place des chargés de mission dont le rôle est de veiller à ce que les sujets du développement durable, de la RSE ou de l’écologie soient bien pris en compte.

[24] Voir https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/fr/remise-du-rapport-sensibiliser-et-former-aux-enjeux-de-la-transition-ecologique-et-du-developpement-83903

[25] Troisième question : Quels sont les outils qui sont utilisés, qu’ils soient psychométriques, questionnaires en tout genre, jeux de rôle, ateliers, etc. ? et plus précisément sur les systèmes de valeurs.

[26] Libertés et responsabilités des universités

[27] https://www.pec-univ.fr

[28] Quatrième question : Que manque-t-il aujourd’hui aux structures comme les SCUIO-IP pour aller plus loin sur ce sujet ? Si d’aventure ils souhaitent aller plus loin…

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VAST… Values Across Space & Time

19 mai 2022

un projet digital original : numériser l’évolution des valeurs européennes à travers l’espace et le temps

Les valeurs définissent qui nous sommes et représentent la trace de notre héritage européen commun, de notre mémoire collective et de la façon dont nous nous percevons et percevons les autres. Historiquement dynamiques, les valeurs voyagent à travers la culture matérielle (artefacts, livres, instruments scientifiques, etc.). Des personnes différentes en des lieux et époques différents se les approprient de manière différente, les faisant ainsi réapparaître sous de nouvelles formes culturelles, matérielles ou immatérielles.
En fournissant une modélisation, des méthodes, des techniques et des outils numériques avancés, permettant l’étude collaborative, l’annotation, la capture et la numérisation en continu des expériences, VAST pourra mettre en avant les récits représentant des moments importants de la culture et de l’histoire européenne et des expériences des citoyens.

Le projet VAST (Values Across Space and Time, en français « valeurs à travers l’espace et le temps ») fait partie du programme de recherche européen Horizon 2020. Il a été lancé en décembre 2020 pour une durée prévue de trois ans.
VAST a pour objectif d’étudier la transformation des valeurs morales à travers l’espace et le temps en mettant un accent particulier sur certaines d’entre elles. Des valeurs considérées comme fondamentales, leur adoption permettant de constituer des communautés durables de citoyens au sein desquelles il fait bon vivre ensemble. Parmi ces valeurs, citons la liberté, la démocratie, l’égalité, la tolérance, le dialogue, la dignité humaine, l’État de droit et autres.

VAST résulte d’une collaboration internationale entre huit partenaires en provenance de cinq pays européens :

  • le Centre national de recherche scientifique Demokritos (Grèce), coordonnateur du projet ;
  • l’Università degli Studi di Milano (Italie) ;
  • l’Université nationale et Kapodistrienne d’Athènes (Grèce) ;
  • l’Universidade NOVA de Lisboa – NOVA (Portugal) ;
  • le musée des Contes de fées (Chypre) ;
  • Semantika, entité de consultants-chercheurs dans le domaine du digital (Slovénie) ;
  • le Museo Galileo (Italie),
  • le festival d’Athènes et d’Épidaure (Grèce).

Trois pilotes représentant trois domaines différents du patrimoine européen ont donc été lancés pour étudier ces valeurs :

  • le théâtre (axé sur le théâtre grec ancien) ;
  • la science (axée sur la révolution scientifique et les documents de philosophie naturelle du XVIIe siècle) ;
  • le folklore (axé sur l’étude comparative des contes de fées de différents pays européens).

Grâce à des techniques avancées et à des outils numériques, les chercheurs étudient des récits et des expériences représentant des moments importants de la culture et de l’histoire européennes, tels que la période classique, la révolution scientifique du XVIIe siècle (qui a établi les fondements conceptuels, méthodologiques et institutionnels de la science contemporaine) et l’ère moderne.
Le but poursuivi par le projet est la promotion des valeurs citées ci-dessus par la construction d’une plateforme digitale et la création d’une base de connaissances mises à disposition de diverses institutions éducatives, culturelles et autres.
Au-delà de l’analyse de la transformation des valeurs morales dans le passé, le projet VAST se propose d’étudier la manière dont les valeurs morales sont communiquées et perçues aujourd’hui, en collectant, numérisant et analysant les récits et les expériences de ceux qui portent et diffusent ces valeurs, à savoir, les artistes, réalisateurs, institutions culturelles et créatives, conservateurs de musée, conteurs, éducateurs, etc.
Dans un premier temps, des méthodologies et des outils ont été mis à la disposition d’universitaires, de chercheurs et de praticiens participant au projet. Il s’agit d’analyse de contenus, d’entretiens, de questionnaires et d’autres documents (presse, sites, pièces de théâtre, histoires, récits, etc.), le tout sous forme écrite, orale ou vidéo.

Dans un deuxième temps, d’autres acteurs seront sollicités par le projet, artistes, conservateurs, experts en narration, spectateurs, visiteurs de musées, étudiants et, plus largement, le grand public.
VAST vise donc à numériser et à préserver les histoires, les découvertes et les expériences en tant qu’actifs immatériels liés à des reproductions théâtrales emblématiques et significatives, ainsi qu’à des programmes éducatifs et à des expositions de musées. Les artefacts numériques seront consolidés et l’analyse et l’évaluation sémantique des actifs et des ressources numériques du patrimoine culturel seront fournies.

Irène Papaligouras-Bataille

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La biodiversité, une question de valeurs

5 avril 2022

Séminaire jeudi 21 avril 2022, de 9h30 à 12h30, dans la Galerie des CAUE des Hauts-de-Seine, place Nelson Mandela à Nanterre

Le groupe Biodiversité des CAUE d’Ile-de-France* (Conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement) restitue une recherche-action entreprise en 2017 en partenariat avec des territoires sur la prise en compte de la biodiversité dans les projets.

Tout au long de ces années, les équipes du groupe Biodiversité des CAUE d’IDF ont développé des questionnaires pour définir la biodiversité en termes de valeurs. Elles ont conduit des ateliers de sensibilisation et de dialogue sur le terrain pour construire des boussoles de stratégie territoriale qui permettent, toujours à partir des valeurs, de définir des actions, des comportements et de mesurer dans la durée l’avancée des projets.

Ce travail de recherche est très innovant ; il a permis de créer les conditions d’un dialogue fructueux entre différentes parties prenantes (élus, responsables associatifs, administratifs des collectivités territoriales, chercheurs, etc.) et de favoriser sur le terrain des actions en faveur de la biodiversité.

Le séminaire du 21 avril sera l’occasion de revenir sur ces apports et de remettre le carnet « La biodiversité, une question de valeurs » aux participants.

Pour visualiser le programme, cliquez ici.

*L’équipe du CAUE Essonne, sous la direction de Valérie Kauffmann, a été formée aux valeurs selon la méthodologie des Perspectives des Valeurs (Kairios) et accompagnée par Carine Dartiguepeyrou.

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La valeur des vertus

28 février 2022

ou “deviens qui tu es quand tu l’auras appris” – Pindare

Que sont les valeurs ?

De nombreux philosophes, psychologues comportementalistes et même coachs en management se sont posé la question  : « Qu’est-ce que les valeurs ? »
Pour tous pratiquement, les valeurs permettent de répondre à la question : « Pourquoi agissons-nous comme nous agissons ? » Elles peuvent donc nous aider à comprendre ce qui est le plus important pour nous, en tant qu’individus ou groupes, à travers différents contextes et situations sociales.
Aussi, les valeurs peuvent être vues comme des guides de vie, des motivations trans-situationnelles, organisées de manière hiérarchique. Bien que non directement observables, nos perceptions, nos attitudes, nos choix, nos comportements, nos jugements et, par-dessus tout, nos actions les manifestent.

Une autre notion, pas si différente, la vertu

Qu’est-ce qu’une vertu ? Est-elle différente d’une valeur ?
Selon les philosophes, l’éthique de la vertu se penche sur les qualités d’une personne, qui influent sur les décisions et les actions de celle-ci, dans la perspective de la réalisation de soi.
En quelque sorte, une vertu est donc une valeur qui pousse à être le meilleur et le plus droit possible.
Si nous rapprochons notre définition de « valeur » avec cette définition de « vertu », nous constatons que la principale différence réside en la « neutralité » des valeurs du point de vue éthique. Par exemple, « dialogue », « sécurité » ou « productivité » sont neutres sur le plan de la morale ; « altruisme » ou « courage » seraient perçus comme positifs par les Grecs, donc comme des vertus.
Les anciens philosophes grecs et, plus particulièrement, Socrate et Platon définissaient la vertu comme la capacité d’adopter dans sa vie quotidienne un certain nombre de principes et de valeurs dont la pratique permet de mener une vie morale, c’est-à-dire d’agir en conformité avec ce que l’on pense.
C’est à partir de cette pensée qu’Aristote a pu définir son éthique, tournée vers la recherche du Bien.
Il s’agit d’un savoir pratique composé de cinq qualités, orientées en croix à la façon des quatre points cardinaux, autour d’un centre occupé par la sagesse : le courage, la tempérance ou la modération, la justice ou la probité, la piété ou la dévotion.
Très marquée par les notions de mesure et de sagesse, la vertu aristotélicienne est présentée comme un juste milieu entre deux défauts : un manque et un excès. Par exemple, le courage se trouvant entre la lâcheté et la témérité.
Une personne intempérante ne suit pas la raison, mais les émotions. Or, la vertu morale est une voie moyenne entre deux vices, l’un par excès et l’autre par défaut : « C’est tout un travail que d’être vertueux. En toute chose, en effet, on a peine à trouver le moyen. »
La vertu ne peut pas être simple bonne intention, elle doit être aussi action et réalisation. Elle dépend du caractère (ethos) et de l’habitude de bien faire que les individus doivent acquérir. Les vertus sont en nous seulement à l’état de puissance mais nous naissons tous avec la potentialité de devenir moralement vertueux. « C’est en pratiquant les actions justes que nous devenons justes, les actions modérées que nous devenons modérés, et les actions courageuses que nous devenons courageux. »
Mener une mauvaise vie équivaut à se laisser dominer par des forces psychologiques irrationnelles vous entraînant vers des buts extérieurs à vous-mêmes, des comportements et des actions avec lesquels on ne se sent pas en accord… Aristote, comme Platon avant lui, estimait l’harmonie intérieure comme absolument nécessaire pour vivre une vie bonne, alignée avec ses principes et croyances.
Dans ce sens, les vertus aristotéliciennes peuvent donc être considérées comme des valeurs morales.
Nous ne pouvons pas clore cette présentation sur le thème des valeurs et des vertus sans mentionner le modèle de Christopher Peterson et Martin E. P. Seligman, devenu un classique de la psychologie positive.
Ces psychologues ont identifié 24 « forces de caractère », largement reconnues et valorisées « de façon consistante à travers l’histoire et les cultures ».
Les forces de caractère, aussi appelées « valeurs en action », sont des capacités de se comporter, de penser ou de ressentir de manière qui favorise un fonctionnement et des performances optimales et aide à mener une vie heureuse et florissante.
Elles sont différentes d’autres types de forces tels que les compétences, les talents, les intérêts ou les ressources.
Une caractéristique de ces forces est qu’elles peuvent être cultivées et pratiquées.
Dans ce sens, elles sont proches de l’éthique aristotélicienne.

Irène Papaligouras-Bataille

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Les valeurs des jeunes à l’égard du travail

16 juin 2021

Les valeurs des jeunes à l’égard du travail
Master Management Interculturel (ISIT en partenariat avec l’Observatoire des Valeurs)

Vous trouverez en cliquant sur les liens ci-dessous l’étude menée en 2020-2021 par trois élèves de l’ISIT-Paris du Master Management Interculturel en partenariat avec l’Observatoire des Valeurs. Cette enquête auprès de plus de 600 jeunes étudiants analyse les besoins et les aspirations des jeunes à l’égard du travail. Elle approfondit leur regard en termes de valeurs. 78 % des jeunes accordent une importance à l’alignement des valeurs de l’entreprise avec les leurs.

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Quelles valeurs pour la transformation sociétale ?

8 décembre 2020

Séminaire / Rencontre « Quelles valeurs pour la transformation sociétale ? »

Rencontre organisée par les Entretiens Albert-Kahn, l’Acidd Lab et l’Observatoire des Valeurs, le 8 décembre 2017 à la Maison d’Albert Kahn (Boulogne-Billancourt)

Reconnus pour leurs réflexions innovantes, les trois organisateurs de cette rencontre l’ont construite sous forme de regards croisés avec pour objectif : travailler sur le socle de valeurs individuelles et collectives qui permet à chacun d’aborder la transformation sociétale actuelle.

La rencontre a eu lieu dans la maison où vécut Albert Kahn, à Boulogne au début du XXe siècle, maison rénovée et rouverte en 2012. Albert Kahn fut un mécène financier important et ce lieu emblématique entrait particulièrement en résonance avec les personnes présentes lors de cette matinée. Les participants étaient issus de cultures professionnelles et sociales variées, représentant le monde de l’entreprise comme celui des territoires et des collectivités, sans oublier les arts, la philosophie, la prospective et le développement local. Cinq intervenants principaux ont nourri cette réflexion participative et ont suscité des commentaires riches dans la salle.

Carine Dartiguepeyrou, présidente de l’Observatoire des Valeurs, a ouvert cette matinée par une réflexion sur la définition du mot « valeur ». La présentation fut étayée par un jeu de cartes élaboré par les chercheurs américains de Kairios, dont l’Observatoire des Valeurs a traduit les travaux et la méthodologie en français. Les cinq valeurs déclinées dans ce jeu offraient la possibilité d’amorcer une identification personnelle de ses valeurs, lesquelles n’étaient pas envisagées ici dans leur sens moral, mais comme génératrices d’énergie. L’identification de nos valeurs individuelles permet en effet de mieux comprendre notre représentation du monde ou le prisme à travers lequel chacun voit le monde. A partir de cet ancrage individuel, il est ensuite plus aisé de partager des valeurs collectives et d’envisager une action collaborative et transversale, et donc de participer en conscience à la transformation sociétale.

Gilles Berhaut, délégué général de l’association Acidd, a ensuite présenté quelques éléments des travaux de l’Acidd Lab intitulés « Lost in transitions », en référence au film Lost in translation de Sofia Copolla. La question essentielle reste celle du « comment ». Comment peut-on transformer ensemble et que peut-on faire ensemble ? La ferveur, l’effervescence, la mise en action, la conscience, l’accélération du temps et la transversalité sont des marqueurs de cette ère de transition. La dimension écologique, dont il s’est préoccupé à travers la COP21, pose des problèmes préoccupants pour l’avenir : l’augmentation considérable du nombre d’habitants sur la planète, la répartition des richesses, la paupérisation des populations et l’enjeu climatique sont autant de fragilités qui peuvent devenir des forces de cohésion en ces temps de transition.

Raymond Van Ermen, conseiller auprès de la présidente de European Partners for the Environment, a souligné le rajeunissement massif de la population mondiale : 2,6 milliards de personnes sont nées au XXIe siècle et ont moins de vingt ans aujourd’hui… Autant dire que la société de consommation et de propriété ne pourra perdurer dans sa forme actuelle avec le resserrement des limites planétaires, ni évoluer positivement sans l’intelligence et la capacité collectives, mais aussi sans les valeurs de l’humour, de la création, de l’égalité et de la responsabilité. Après avoir transformé la nature, l’enjeu est maintenant de transformer l’humain.

Julie Chabaud, psycho-sociologue et politologue, a partagé les fruits de son expérience au sein du Labo’M21 d’innovation collective et au sein de la mission Agenda 21 en Gironde. La réalité des transitions numériques, énergétiques, écologiques et démocratiques se mesure sur le terrain avec les moyens usuels d’observation, de test et d’analyse utilisés dans l’expérimentation et l’innovation scientifiques. Comment tisse-t-on la réalité des territoires sinon avec les matériaux qui la composent, en particulier dans les domaines de la santé, de l’aménagement, de l’environnement et du développement local.

Ariel Kyrou, journaliste-écrivain-essayiste, a présenté sa réflexion sur l’imaginaire des transformations et des innovations sociétales. Sensible aux avancées des nouvelles technologies et aux cultures alternatives, il a élaboré quelques parallèles entre les problématiques soulevées par notre ère de transition et la vision de plusieurs artistes et auteurs, y compris dans le domaine de la science-fiction.

Comme tous les Entretiens Albert-Kahn, cette 30e édition a fait l’objet d’un Cahier publié par le Conseil départemental des Hauts-de-Seine. Consulter le cahier n° 30

► Écouter les entretiens en ligne :

► En savoir plus sur les Entretiens Albert-Khan

► En savoir plus sur l’Acidd Lab et l’association Acidd, devenue le premier janvier 2018 la Fondation des Transitions

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Où en sommes-nous de notre conscience écologique ?

16 septembre 2020

Vous trouverez en cliquant sur ce lien un article toujours d’actualité signé par Carine Dartiguepeyrou, Présidente de l’Observatoire des Valeurs, paru dans la revue Vraiment durable.

Au fil des transformations de la société, mais aussi des évolutions de la nature, des valeurs qui constituaient nos références s’estompent tandis que d’autres émergent. Comment ces valeurs anciennes et nouvelles influencent-elles le rapport qu’entretient l’homme avec le vivant ? Comment l’homme, aujourd’hui, peut-il tout à la fois conjuguer les questions écologiques et l’altérité dite humaniste ? La « conscience planétaire », entre émancipation et interdépendance – tout en conjugaison subtile – est elle-même une valeur nouvelle et fondatrice, selon l’auteur. La « reliance » est au cœur des questions abordées dans ce texte, à la fois dense et visionnaire. (…)

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L’ADN de l’innovation chez les jeunes Africains et les jeunes Chinois

1 septembre 2020

Vous trouverez en cliquant sur ce lien l’étude menée par des quatre élèves de l’ISIT – Paris du Master Stratégies internationales et diplomatie en partenariat avec l’Observatoire des Valeurs.

L’objectif de celle-ci : étudier sur la valeur de l’innovation chez les jeunes en y ajoutant une lecture interculturelle. Alors que la mondialisation a gagné de nombreux secteurs, il est aujourd’hui indispensable de s’interroger sur les secteurs d’avenir, comme l’innovation. La finalité de cette étude était donc de comprendre ce qui guide les générations futures influencées par leur prismes culturels et générationnels face à l’innovation.
Le parti pris a donc été de se pencher sur des cultures que tout semble opposer de prime abord, en l’occurrence la Chine et les différents pays de l’Est et de l’Ouest de l’Afrique. (…)

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Vers une nouvelle conscience européenne ?

10 avril 2019

Conférence débat, Goethe-Institut le 9 avril 2019

Les 26 et 27 mai 2019, les Européens des 28 États membres (y compris le Royaume-Uni) de l’Union européenne (UE) vont voter. C’est une date symbolique importante. Pour la première fois des jeunes qui n’ont pas connu le siècle précédant pourront participer au choix d’une assemblée qui devra être représentative. Mais comment vont-ils fonder leur vote, valeurs, intérêt ou rejet ? Et plus globalement comment construire un nouveau récit commun ?
S’il est très difficile à ce stade de prévoir ce qui sortira des urnes, il est quasiment certain que la collision entre les enjeux majeurs de l’Union et les préoccupations clés de chacun des pays membres éclatera en plein jour. Les débats croisent, voire opposent directement questions sociales et environnementales… Chaque pays est confronté à des crises, y compris démocratiques dans les pays qui affirment leur gouvernance comme une valeur fondatrice de leur identité. C’est aussi la question du pouvoir et de l’autorité qui interroge en France, en Italie, en Espagne, en Grèce, partout, et notamment la question des pouvoirs économiques. C’est partout la question des conditions de vie les plus élémentaires comme l’alimentation, l’habitat, la possibilité de se déplacer qui se pose interrogeant sur la santé et la qualité de vie, et même la possibilité d’avoir de l’eau, des aliments et de l’air potables.
L’Europe résistera-t-elle une fois de plus à cette crise ?
En s’appuyant sur les racines diverses mais riches de ses identités nationales et régionales, l’Europe réussira-telle à faire émerger des méta-valeurs communes à tous ses pays membres afin de promettre à tous un avenir commun plus serein ?
Alors que l’Europe a été fondée sur la promesse de valeurs d’ouverture de l’économie susceptible d’améliorer la vie, elle a perdu la confiance… C’est particulièrement vrai vis-à-vis des grandes entreprises, surtout celles liées à la finance. La lutte contre l’évasion fiscale ressort même comme une priorité des Français dans le Grand Débat national, alors que l’Europe la permet dans plusieurs des pays membres.
Seule la recherche de sens et de valeurs doit porter le projet européen. Le premier débat entre les têtes de listes pour les élections françaises a consterné tous ceux qui en sont convaincus, tellement les candidats semblent éloignés de cette conviction. Nous pensons que c’est sur une nouvelle narration européenne que nous pouvons fonder un nouveau projet où chacun puisse trouver sa place et se réconcilier avec un gout pour la découverte de l’autre, dans ses différences et sa culture, y compris les réfugiés.
La liberté de se déplacer en Europe est menacée, c’est un droit fondamental. Nos enfants sont aujourd’hui multiculturels, nourris de leur accessibilité au monde… Pourront-ils aussi continuer à s’enrichir et grandir grâce à Erasmus, dans des échanges grâce à l’euro ? Nous pouvons nous attendre au pire comme au meilleur. C’est à nous, humains, de prendre conscience, de solliciter notre imaginaire, d’inventer les solutions et les récits qui nous permettront de relever les défis et de donner un sens à nos vies.
Prendre conscience et changer pour un monde meilleur ? Ces questions sont avant tout culturelles. Modérer les usages des nouvelles technologies comme agir avec respect pour l’environnement remet en question nos systèmes de valeurs, nos représentations du monde.
C’est bien d’un changement culturel dont il s’agit, au sens des valeurs et des comportements, ce sera avant tout le sens du vote !

Gilles Berhault1, Carine Dartiguepeyrou2, Alexandra Mitsotaki3, Irène Papaligouras4

Cette tribune a émergé de la rencontre du 9 avril 2019 sur le thème « Vers une nouvelle conscience européenne ? » avec les interventions d’experts venus de toute l’Europe, organisée par la Fondation des Transitions, l’Observatoire des Valeurs et le World Human Forum, avec le concours du Centre culturel hellénique.
En savoir plus sur cette conférence : http://valeurs-europe.eu


[1] Gilles Berhault est le Délégué général de la Fondation des transitions (https://www.les-transitions.org) et Conseiller stratégie et développement de la Fondation contre l’exclusion (FACE).
[2] Carine Dartiguepeyrou est la présidente de l’Observatoire des valeurs (http://www.observatoiredesvaleurs.org)
[3] Alexandra Mitsotaki est la Présidente du Centre Culturel Hellénique (http://cchel.org) et co-Fondatrice du World Human Forum (http://worldhumanforum.earth)
[4] Irène Papaligouras est co-Fondatrice du World Human Forum (http://worldhumanforum.earth) et membre d’ l’Observatoire des Valeurs

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Des combats pour chacun, des valeurs en commun ?

24 novembre 2018

Comment parler « valeurs » avec la jeunesse d’aujourd’hui ? Surtout dans un cinéma, surtout pour un jour de rentrée universitaire ? C’est pourtant le défi audacieux que s’est lancée Carine Dartiguepeyrou, docteure en Sciences politiques et présidente de l’Observatoire des Valeurs. Lors d’un échange avec une centaine d’étudiants de l’ILERI*, elle a su impulser une réflexion collective sur le sens et l’essence des combats que cette jeunesse mène sans s’en vanter.
Il est si fréquent d’entendre parler d’une « crise de valeurs », comme maladie spécifique à notre société et particulièrement aux nouvelles générations : c’est devenu un cliché, un lieu commun qui fait rimer passivité avec jeunesse. Témoins d’une perte de repères liée au culte du confort matériel qui a effacé les préoccupations spirituelles : voilà comment ils n’aiment pas être perçus.
Pour introduire la thématique des valeurs, Carine Dartiguepeyrou a choisi de faire visionner un film à ces étudiants interloqués et impatients de se laisser surprendre par la créativité pédagogique de l’administration. Elle explique qu’il s’agira de King : de Montgomery à Memphis, un documentaire qui invite à réfléchir sur le combat du pasteur Martin Luther King Jr. et qui offre une rétrospective sur son parcours. Un vestige de ces années 1960, souvent évoquées dans les manuels d’histoire, mais bien trop peu explorées dans leur complexité, et surtout sous le prisme des valeurs.
S’enchainent alors des scènes chocs, des séquences troublantes, du Ku Klux Klan en passant par les symboles de l’apartheid et finissant par le légendaire discours de Martin Luther King à la Maison Blanche. Si l’on trouve sans difficulté un vaste éventail d’adjectifs qui pourraient correspondre à ce personnage, Carine Dartiguepeyrou nous demande quelles « valeurs » peuvent le caractériser ? On entend des chuchotements, des hésitations : « mais c’est quoi une valeur, au fond ? » Ni qualité, ni simple cause de combat, sa définition implique une dimension plus subtile. Une valeur, on la porte, on l’incarne.
Quelques réponses émergent alors de la salle : le courage, l’intégrité, la justice, l’égalité… Autant d’éléments qu’évoque le combat de Martin Luther King. Mais la précision est de mise dans ce débat, où l’on risquerait de s’égarer : Carine Dartiguepeyrou recadre l’échange en expliquant que la valeur se définit par rapport à des notions d’énergie et de choix. L’énergie de Martin Luther King est indéniable, et elle semble effectivement motivée par un choix : agir et lutter pour une cause collective, avec la conviction que les méthodes pacifiques seront les plus efficaces.
Quid des valeurs d’aujourd’hui ?
Si la discussion suscitait déjà un intérêt certain, il fallait seulement une étincelle pour allumer un débat passionnel. Carine Dartiguepeyrou s’est adressée aux étudiants en leur demandant de décrire les combats qu’il faut mener de nos jours, et les objectifs à atteindre. Mais en suggérant d’établir une hiérarchie, un ordre de priorités entre ces différentes causes, elle a provoqué l’offuscation et le désarroi. « Comment donner la bonne réponse quand l’engagement est intrinsèquement lié à notre subjectivité individuelle ? Comment dévoiler ses valeurs, son « moi », à un groupe d’inconnus qui, peut-être, ne les partagent pas ? »
Il y avait ceux qui soulignaient l’antagonisme classique entre liberté et sécurité – un choix se référant à des facteurs plus « culturels ». Puis ceux qui parlaient de démocratie, de son interprétation singulière de nos jours et la nécessité de comprendre sa définition pour mieux la préserver. Encore, quelques-uns qui évoquaient les valeurs d’égalité de genre, remises au cœur du débat par la polémique #MeToo et questionnant nos acquis dans cette sphère. Enfin, ceux qui mentionnaient la vérité et la transparence comme valeurs fondamentales dont la recherche devrait empêcher la paralysie du débat public, mais dont les dérives et détournements posent un défi.
Si les causes sont définies, l’énergie et l’audace restent des ingrédients indispensables pour donner sens à cet engagement. Et un point fait consensus : ces combats nécessitent une implication de chacun pour aboutir.
Les langues se délient et des convictions prennent forme. Non pas dans une logique de confrontation, mais plutôt d’apports mutuels, ils débattent, argumentent et s’écoutent ; à l’issue de cet échange, ces quelques étudiants seront sortis enrichis mais interpelés – et c’était bien l’objectif.

Tatiana Serova, étudiante à l’ILERI

*L’ILERI (Institut libre des Relations internationales et des Sciences politiques) est une école spécialiste des relations internationales depuis 1948, située à Paris-La-Défense. Proposant une formation pluridisciplinaire en sciences politiques, géopolitique, droit international, économie et langues, l’ILERI forme ses étudiants, selon les besoins du marché, aux fonctions de cadres des organisations internationales, des ONG, des entreprises internationales, des institutions européennes, de la fonction publique française (défense, environnement, etc.), de la diplomatie, des collectivités territoriales, des think tanks, du journalisme, des cabinets de lobbying, des cabinets de conseil, etc.

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Livre à découvrir : Le manager et les 40 valeurs

16 novembre 2018

L’ouvrage se structure autour de courts textes organisés autour des 40 valeurs identifiées par l’auteur et tirés des 200 chroniques mensuelles publiées sur le site rhinfo.com de 2000 à 2017. De ce fait, l’auteur, Professeur à Essec Business School, se situe dans un temps long où les modes s’effacent et les pratiques managériales prennent leur relief véritable.

Regroupées autour de trois principes fondamentaux les valeurs illustrées dans ces textes aident le manager à se représenter sa mission autour de trois axes :

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Les valeurs, s’informer, se former

1 août 2018

Les valeurs,
s’informer, se former

« Nous pouvons nous entendre parce que nous partageons les mêmes valeurs. »
« Ce ne sont pas mes valeurs ! »
« … et en plus, ils ont les mêmes valeurs ! »
« Ils ont de vraies valeurs, c’est pourquoi je les ai sélectionnés. »

Vous avez dit valeur ?!

Au premier abord, le terme valeur semble tomber communément sous le sens ; cependant, quand il s’agit de le définir précisément… cela devient moins évident ! Ce n’est pas parce que c’est compliqué, mais sous le terme « valeur », on voit fleurir beaucoup de définitions disparates, voire divergentes. Pour caractériser le terme valeur, les uns font appel au bon sens, les autres aux philosophes, les uns à leur terreau, les autres à leurs héros, la majorité mélangeant sentiment, morale et raison, rationnel et irrationnel… Le pire dans cette histoire est que chacun a raison, ou presque.

En effet, ne serait-ce que par intuition, chacun sait qu’il a en lui des valeurs, qu’il se reconnaît en elles, qu’elles le définissent, qu’elles interviennent dans les relations qu’il a avec autrui et qu’elles ont un rôle dans ses choix. Chacun sait aussi que, quand elles sont partagées, les valeurs contribuent à la cohésion d’un groupe, quelle que soit sa forme. Les individus s’en réclament et les organisations savent qu’il est souhaitable de les déclarer… Nombre de questions se posent alors : Qu’est-ce qu’une valeur ? Comment la définir ? Comment l’identifier ? Sur quoi s’appuyer pour la décrire ? Comment l’exprimer ? Quel est son impact ? De quelle manière et dans quel contexte influe-t-elle sur un individu, un groupe, un territoire ?

Mettre de l’ordre

Il existe des modèles, des méthodes, des théories, et savoir répondre à ces questions, c’est éviter de tomber dans un discours confus et mal compris. Pour une organisation, c’est éviter de courir le risque de ne pas être aligné avec sa réalité. Plus largement, c’est contribuer à l’harmonie d’un ensemble, au vivre-ensemble.

C’est sur ces questions et sur la nécessité de clarté qu’intervient l’Observatoire des Valeurs (OdV), en conduisant des actions de recherche, d’information et de formation, en étant un lieu de ressources et d’étude des différents systèmes d’analyse par les valeurs. L’OdV pour cela intervient globalement et sur trois axes : Valeurs et Individus, Valeurs et Organisations et Valeurs et Société.

S’éclairer

Dans le cadre de la formation, l’OdV a conçu une série de modules ; l’un d’eux, « Introduction à l’analyse par les valeurs », se tient sur une journée entière. C’est l’occasion de faire le point sur la question des valeurs et de mesurer l’apport significatif que permet une connaissance approfondie de l’analyse par les valeurs dans des contextes personnels et professionnels. Il s’agit de mettre de la méthode et, en la rendant efficiente, d’instiller un esprit « scientifique » dans l’analyse par les valeurs.

Une session « Introduction à l’analyse par les valeurs » a eu lieu le 28 septembre 2018 (http://www.observatoiredesvaleurs.org/event/introduction-a-l-analyse-par-les-valeurs/). D’autres sessions de formations et certifications seront organisées et seront annoncées sur le site de l’Observatoire.

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Livre à découvrir : Values Shift – A Guide to Personal & Organizational Transformation

2 avril 2018

Publié en 1994 pour la première fois, ce livre du chercheur anglo-saxon Brian P. Hall expose le fruit de 25 ans de recherche et constitue un ouvrage de référence sur le thème des valeurs. L’ouvrage n’a toujours pas été traduit en français en dépit des rééditions régulières en anglais. Outre ses activités de recherche, Brian P. Hall était également prêtre missionnaire pour l’église anglicane. Il rédigea sa thèse de doctorat sur le thème de la psychologie des religions (1969). Brian P. Hall était également le fondateur et président de Values Technology, une entreprise dont les outils technologiques offrent des solutions pour le développement des ressources humaines, des talents et des performances au sein des organisations et des structures.

Formé à la pensée psychanalytique, Brian P. Hall s’est d’abord intéressé au langage et en particulier aux relations entre le langage et le développement culturel, sociétal et institutionnel. Parmi les références de cette première période de recherche, figurent l’action de Paulo Freire (1921-1997), pédagogue brésilien fervent défenseur de l’alphabétisation comme moyen de lutte contre l’oppression sociale ; les travaux d’Ivan Illich, philosophe germano-autrichien (1926-2002) qui dénonça les effets pervers de la société industrielle et exposa un projet de déscolarisation de la société ; l’œuvre d’Erich Fromm (1900-1980), psychanalyste humaniste américain qui travailla en particulier sur les processus d’assimilation et de socialisation de l’individu, en réaction à la vision déterministe alors d’usage chez les psychanalystes.

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L’outil de coaching Kairios

1 janvier 2017

L’outil de coaching Kairios

Avec les Perspectives des valeurs, Kairios propose une théorie des valeurs, un modèle d’analyse des systèmes de valeurs et un questionnaire en ligne (Values Perspectives Survey). On peut s’en servir à titre individuel, seul, avec un coach ou un conseiller, ou en entreprise, avec un consultant extérieur ou interne.

Le modèle KAIRIOS

La théorie décrit ce que sont les valeurs, leur dynamique, comment elles interagissent et se regroupent. Comprendre cette dynamique permet d’accéder à des informations très profondes sur ce qui est important pour les gens et pourquoi, sur leur vision du monde, les filtres qui influencent leurs perceptions et leurs interprétations, et sur ce que les personnes, les groupes et les organisations peuvent faire pour progresser.

Un modèle non évaluatif

Kairios a pris soin de mettre au point un outil qui, contrairement à beaucoup d’autres, évite d’introduire une notion de jugement dans son questionnaire sur les valeurs. Toutes les valeurs proposées sont positives, il n’en existe pas qui soient meilleures que d’autres ; toutes les Perspectives sont au même plan, il n’y a pas de progression et il n’y en a pas une qui soit plus désirable que les autres. Ceci permet de développer la confiance en soi et la confiance dans le groupe, qui sont à la base du team building, par exemple, ou du développement personnel et professionnel.

Les Perspectives sont présentées sur un diagramme circulaire. Le spectre des valeurs est présenté dans un tableau, car il est impossible de faire autrement, mais il convient de l’imaginer comme étant circulaire, la Perspective la plus à droite et celle la plus à gauche se rejoignant.

La conduite du changement pro et perso

Il est tout à fait possible de faire un travail intéressant sur les valeurs d’une personne, d’un groupe ou d’une entreprise en consulting sans passer par le questionnaire. On peut partir de déclarations des personnes concernées, de citations, de jeux de cartes pour engager une discussion débouchant sur des compréhensions d’une grande utilité.

Ce genre d’intervention est adaptée à la mise en place de démarches visant le travail d’équipe, le bonheur au travail ou l’entreprise libérée. Il a été expérimenté aux Etats-Unis dans le cadre de la conduite du changement et après des fusions-acquisitions d’entreprises.

Accompagner avec les valeurs

Les coachs et consultants certifiés connaissent leur propre système de valeur et ont appris à s’en servir. Ils savent mettre en place un espace de confidentialité, de sécurité et de respect avec leurs clients. Ils n’ont pas de réponses ni d’analyses toutes faites à proposer, mais émettent éventuellement des hypothèses et guident la personne ou le groupe par un questionnement neutre et pertinent.

Le questionnaire des Perspectives des valeurs peut aider au recrutement (même si elle n’est pas à proprement parler un test de recrutement) comme à l’orientation professionnelle.

► Pour plus d’informations sur l’amélioration de la performance du management par l’analyse des valeurs en entreprise.

Se former au consulting avec les valeurs

La certification s’adresse à toute personne désireuse d’accompagner les autres, qu’elle soit déjà coach ou intervenant en entreprise ou non. Il est demandé d’étudier la théorie, de faire des exercices et de s’entraîner, de travailler sur soi et de pratiquer avec quelques autres personnes avec compte-rendu de supervision.

Pour faire le questionnaire des Perspectives des valeurs, cliquer ici.

► Pour la certification individuelle ou de groupe, nous contacter.

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